what am i supposed to do ?

Tu regardes à droite, à gauche. Personne à l'horizon. Tu n'es pas censé avoir le droit de sortir aujourd'hui, mais il est hors de question que tu restes cloitré dans ta chambre toute la journée, alors qu'il fait beau et que tu viens de te vider la moitié d'une carafe de café parce que ta mère a oublié de te racheter du chocolat en poudre. Simplement parce qu'elle pense que t'es trop vieux pour ça. N'importe quoi. On n'est jamais trop âgé pour les bonnes choses. Tu inspires longuement et enfiles tes chaussures de sport en vitesse. L'envie de faire un footing te tiraille l'esprit depuis plusieurs jours, sans pour autant que tu ais pris initiative d'aller en faire un jusqu'à maintenant. Et puis, désobéir, c'est pas mal. Surtout quand on est majeur et qu'on a l'impression d'être toujours pris pour un gamin. Mais c'est ta faute aussi ; à toujours te faire passer pour un jeune homme innocent et naïf. Certes, t'es plutôt naïf comme mec, mais t'es loin d'être innocent et gentillet. Non. Toi, tu t'sers des autres, sans pour autant qu'ils ne le remarquent. Tu gonfles les joues, enfoncent tes écouteurs dans tes oreilles avant de partir en courant, te faufilant hors de la maison sans que ta mère ne te remarque. Bon ça, c'est fait. Et tu n'as pas pris ton téléphone. Pour être sûr qu'elle ne t'harcèle pas si elle découvre que tu n'es plus dans ta chambre. Au pire, tu t'en fous complètement. T'es assez mature et âgé pour faire c'que tu veux. Au diable les représailles. Ça te saoule de toujours vivre comme ça. Ton quotidien te saoule. Encore plus que tes visions stupides. Tu appuies sur le bouton de ton Ipod avant de mettre le son à fond. Comme ça, tu n'entendras personne. Comme ça, tu n'entendras rien. T'as envie de te couper du monde pour une fois et tu comptes bien le faire. Courir en forêt, c'est plutôt cool, non ? Et puis, t'auras l'impression d'être dans un film, comme ça. Ouais. T'aurais trop aimé tourner dans tes films remplis d'action, mais non. Faut qu'tu sois un foutu étudiant en marketing. Non pas que tes cours t'ennuies. Enfin … si. Tout ça parce que ton père ne voulait pas que tu fasses des études dans l'art. Parfois, il t'énerve. Et pourtant, tu l'adores, ton père.

Cela doit faire maintenant un quart d'heures que tu cours. Il fait chaud. Et tu commences à t'enfoncer en forêt. Les arbres sont de plus en plus gros et semblent de plus en plus en vie. Ouais. Ils ont carrément l'air d'être vivant, là. Ce n'est pas comme les arbres aux airs mourants qu'on voit au milieu des rues dans la ville de New-York … Ou dans toute autre ville d'ailleurs. Tu souffles et t'arrêtes un peu. Tu n'as jamais dit que t'étais très endurant, hein. C'est juste qu'ainsi, tu peux réfléchir et te sentir bien vivant. Parce que la douleur qui brûle tes poumons alors que tu prends de grandes bouffées d'air te réaniment. Enfin, t'as l'impression qu'elle te réanime. Bref. Tu n'as pas vraiment le temps de te perdre dans tes pensées qu'un énorme grognement parvint à tes oreilles lorsque la musique change. Tu coupes directement ton gadget électronique en fronçant les sourcils. Tu d'viens barge, ou quoi ? Tu sursautes en entendant un autre grognement. Y'a l'air d'avoir une baston entre des animaux ? Non. Sinon … Ce serait beaucoup plus – autant pour toi. Tu t'approches doucement. T'es peut-être un peu trop curieux pour ta survie, gamin. Tu te mords la lèvre inférieure avant de te figer. Qu- quoi ? Encore ce mec ?! Tu te caches derrière un arbre et regardes la scène de loin. Est-il vraiment en train de se battre avec un ours ? Ouais. C'est vraiment l'cas. Puisque tu n'as pas la sensation d'avoir trop fumé ou trop bu d'alcool, t'en déduis que c'est bien la réalité. De toute façon, t'évites toujours de trop boire. Ça t'rend bizarre. Tu déglutis bruyamment et regardes la scène, silencieux. Après tout ce temps, tu le retrouves enfin. Non pas qu'il … enfin … bref. C'est tout de même vachement intriguant et … bizarre. Peut-être trop pour que tu passes à côté d'ça.

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Tu sais très bien que tu ne devrais pas t'approcher autant. Il est dangereux. Combien de fois ton père te l'a-t-il répété ? Un millier de fois. Tu lui en parles souvent, de cet homme. Le soldat de l'hiver. Quand tout le monde le fuit, toi, tu le suis et t'intéresses à lui. C'est complètement stupide, mais tu n'y peux rien. Il t'attire. Le danger t'attire. C'est pour cela que ton père t'a empêché de sortir pendant un bon mois. Quelle connerie. Comme si l'on pouvait te priver de quelque chose. Ta bouille d'ange fait toujours des miracles. Tu n'es pas inquiet. Enfin ... Cela dépend pourquoi. Puisque actuellement, tu regardes ton aîné se battre contre un ours. Tu sursautes lorsqu'il lui tire une balle dans la tête, puis dans le cœur. Comment peut-il faire cela sans éprouver le moindre remord, sans montrer la moindre sympathie envers l'être qu'il vient de tuer ? Certes, c'était un combat naturel, mais tout de même. Il agit comme dans tes visions. Et putain, c'que ça fait longtemps que tu n'l'as pas vu dans tête. Tu te mords la lèvre inférieure en y pensant. Tu vois des visions de meurtres tous les jours. Tu te crispes lorsqu'il se tourne vers toi et tentes de te cacher derrière l'arbre. T'es fichu ; il t'a vu. Il parle. Bordel. T'es repéré. Tu déglutis bruyamment avant de sortir lentement de ta cachette. Tu flippes un peu, faut l'avouer. Il te fait un peu peur, bien que tu ne puisses t'empêcher de le suivre, de penser à lui et de vouloir le voir, encore et encore. « Je - désolé. C'était pas de l'espionnage. Je faisais un footing et j'ai vu l'ours ... J'me suis juste caché et je t'ai regardé faire ... C'est tout ... » Dis-tu, inquiet. Tu le regardes et affichant une moue mignonne. T'n'es pas très sûr que cela marche avec lui. Si cela se trouve, il va te buter. T'en sais rien, en fait. Tu pourrais peut-être voir ta mort en avance ? Hahaha. Connerie. Tu souffles et recules un peu en le regardant. Il est tellement énigmatique ; tu ne peux même pas le quitter des yeux. Il a toujours son masque. Tu n'as jamais vu son visage. Il ne l'a jamais enlevé, même quand tu le voyais au travers de tes visions. Il semble pourtant beau. Bordel. Pourquoi tu penses à cela ? Tu déglutis et baisses les yeux en te mordant la lèvre. Il est mauvais. Sans sentiment. Et il ne semble pas vraiment apte à comprendre quoi que ce soit de ton monde ; de cette époque. . « Je t'ai vu le tuer ... Ça ne te fait rien ? Peut-être parce que c'est un animal ... Mais quand tu tues un humain, tu ressens quoi ? » Demandes-tu en relevant les yeux. C'est ça, soit courageux. Tu souffles, puis inspires longuement. . « Je m'appelle Zéphyr, au fait. J'sais pas si tu le sais ... J'te l'avais dit, une fois. Mais t'as dû oublier. J'avais essayé de t'empêcher de tuer quelqu'un et quand je t'ai recroisé ... tu t'souvenais plus d'moi. » Lui avoues-tu en plongeant ton regard dans le sien. T'as toujours peur de lui. Le fait que tu parles calmement ne veut pas dire que ton coeur bat normalement ; bien au contraire.

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Tu ne peux t'empêcher de le regarder avec émerveillement. Malgré ses longs cheveux un peu sales, il reste beau. Et le simple fait de ne plus le voir avec son masque est … mieux. Beaucoup mieux. Tu te mords la lèvre lorsqu'il t'avoue ne pas faire confiance aux inconnus. Comme si tu voulais le tuer. N'importe quoi. Tu soupires et le suis doucement sans rien dire. Il est assez exaspérant. Tu tentes d'engager la conversation, mais il ne semble pas vraiment enclin à te répondre. Tu regardes autour de toi, puis t'arrêtes lorsque vous arriver à destination. Tu inspires et le regardes faire, non sans le détailler sur regard du haut en bas. Cet homme est vraiment … magnifique. Tu souris faiblement et avances, t'accroupissant pour remplir ta bouteille d'eau. Tu attends qu'il termine de se nettoyer le visage, restant silencieux encore quelques temps avant de lui demander quel est son vrai nom. Cependant, la réponse qu'il te fournit ne te satisfait pas. Tu te redresses et soupires longuement. « Tu te souviens pas du vrai ? Winter Soldier c'est … ton pseudonyme d'assassin, non ? » Il te fait un peu pitié dans le fond. Tu hausses des épaules et passes une main dans tes cheveux avant de sortir ton téléphone une nouvelle fois. Toujours aucun réseau. Quel merde. « Moi qui voulais connaître ton vrai nom. Ah. C'est chiant. J'espère que tu retrouveras vite la mémoire. » Dis-tu, sincère. Il n'y a rien de plus pire que de ne pas avoir de souvenirs.  « On y va ? J'vais me faire tuer si je ne rentre pas avant la tomber de la nuit ... » Avoues-tu en faisant une moue innocente. C'est sûr, le pauvre petit Zéphyr ne peut pas rentrer trop tard. Après tout, tes parents te pensent aussi doux qu'un agneau, aussi pur qu'un enfant alors que … Ben ce n'est pas vraiment cela. Tu regardes autour de toi avant de sursauter en entendant du bruit. Tu ris nerveusement en voyant qu'il s'agit d'un écureuil montant à un arbre.

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Tu ne sais pas vraiment quoi penser sur ce soldat. The Winter Soldier. Est-il réellement ce qu'il prétend être ? Non. Parce qu'il n'est pas si cruel, pas si méchant qu'il n'y paraît. La preuve, il va t'aider à retrouver ton chemin. James ? Charles ? Tu préfères la première option, bien que tu n'aimes pas vraiment ces deux prénoms. Non. Ce n'est pas aussi original que Zéphyr, haha. Tu le regardes hausser des épaules en souriant, avant de perdre ton sourire. Il s'en moque ? Il n'est pas normal ce mec ! A sa place, tu voudrais retrouver tes souvenirs à tout prix ! Tu soupires et hoches de la tête, le remerciant d'un air désintéressé. Tu le fixes et le suis doucement, haussant un sourcil lorsque son bras cyborg fait du bruit. C'est plutôt amusant ! Tu fixes le bras en métal en souriant bêtement, avant de reprendre ton sérieux, secouant la tête. « A ta place, j'aimerais avoir mes souvenirs. Ne pas savoir qui on est vraiment … Cela doit être dur … Et puis … C'est un peu comme si ton ancien toi, ton vrai toi … Était mort, non ? » Demandes-tu en le regardant, bien que tu ne t'attendes à aucune réponse de sa part. Tu as compris qu'il s'agit là d'un sujet fâcheux. Au bout d'un certain temps, tu commences à voir la sortie de la forêt. En effet, si tu lèves bien la tête, tu arrives à distinguer les grands immeubles de la ville. De plus, le bruit de la foule parvient enfin à tes oreilles. Tu soupires, soulagé. Tu le regardes quand il s'arrête et bug un instant en voyant ses lèvres s'étirer quelques secondes seulement. Wow. Wow. Wow. Un instant, il a souri ? Tu te mordilles la lèvre inférieure en le trouvant encore plus beau. « Mmh … O-ouais, merci … Peut-être à une prochaine fois. James. Ou Charles. » Dis-tu d'un air amusé avant de filer en vitesse, tirailler entre l'envie de te retourner pour le regarder encore une fois et celle de t'éloigner encore plus vite. Il faut que tu rentres chez toi maintenant.

FIN.